Nous quittons enfin le tumulte de la circulation marseillaise pour nous attaquer à des routes de montagne sinueuses. C'est là que l'on constate une fois de plus que le moteur quatre cylindres est la star de la CB650R. Sans comparaison directe avec le modèle précédent, les discrètes augmentations de puissance ne sont pas immédiatement perceptibles, mais même ainsi, la CB650R impressionne avec son quatre cylindres en ligne "old school" caractéristique. Cela se traduit par une puissance modérée dès les bas régimes, une réponse soyeuse à l'accélération, une montée en régime volontaire, un quatre cylindres de plus en plus bruyant et enfin un pic de puissance dans le tiers supérieur du régime. En comparaison directe avec d'autres nakeds de classe moyenne équipés de moteurs bicylindres en ligne, la CB650R peut être désavantagée à l'accélération, mais peu de motos de cette catégorie offrent autant de plaisir et de sensations sportives que la CB650R lorsqu'on passe la vitesse supérieure. Même en position inclinée, le moteur marque des points grâce à son dosage fin et à sa précision. Les freins Nissin très bien dimensionnés, avec leurs doubles disques de 310 mm et leurs étriers radiaux à quatre pistons à l'avant, offrent d'une part un point de pression doux qui permet de rouler de manière détendue, et d'autre part, ils sont capables d'attaquer avec force avec un effort raisonnable, sans pour autant perdre leur capacité de dosage. La fourche fournit également un feedback stable de la route et donne confiance en position inclinée, tant que la route reste relativement plane. Cependant, dans les virages exigeants et sur l'asphalte irrégulier, le châssis, et en particulier l'amortisseur, ne peut pas complètement empêcher une légère instabilité du véhicule.